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Petite histoire de la boha



Cette petite histoire de la boha est une synthèse de l'historique complet proposé par Jacques Beaudoin dans la "Méthode de boha" édité par l'association "Bohaires de Gasconha".

Dans l'histoire de la boha il est important de distinguer deux périodes:

- celle qui va de son origine non datée à ce jour, à l'arrêt de sa pratique "traditionnelle" dans l'entre-deux-guerres du 20ème siècle;

- celle qui commence avec sa redécouverte dans les années 1970 et se poursuit aujourd'hui.


La boha dans le monde des cornemuses.



La boha est une cornemuse dont le pied monoxyle de section rectangulaire comporte deux perces cylindriques longitudinales. Un tube avec six trous de jeu, cinq sur le dessus et un dessous, dont la fonction est mélodique, alors que l'autre, dit "semi-mélodique", comprend un seul trou et peut assurer un accompagnement complexe notamment grâce à une rallonge amovible.

Toutes les photos anciennes de musiciens montrent la même tenue de jeu avec l'utilisation de quatre doigts pour la main gauche (pouce pour le trou arrière, puis index, majeur et annulaire) et trois à la main droite (index et majeur pour les notes mélodiques et annulaire pour le trou du tuyau d'accompagnement).

Cette organologie, tout à fait singulière sur le domaine français, où la majeure partie des cornemuses ont un seul pied mélodique, relie la boha à une famille de cornemuses largement présente dans le monde. En effet, ce type d'organologie, dans laquelle deux tubes de même taille sont placés sur un pied unique, permet au musicien de développer un jeu polyphonique plus ou moins complexe et des effets rythmiques impossibles à obtenir autrement.

Citons ici une spécialiste des cornemuses, Marie-Barbara Le Gonidec1 : "Une des particularités de la boha est d'être, si l'on veut bien accepter cette expression, un véritable "fossile vivant". Les deux canaux parallèles correspondent au tuyau mélodique, percé de cinq trous de jeu, et au tuyau semi-mélodique, percé d'un seul trou. Ce dernier ponctue la mélodie principale et assure, la plupart du temps, un rôle rythmique en contrepoint. Il n'y a donc pas de bourdon qui émet une note pédale soutenant la mélodie tout au long du jeu, mais l'effet polyphonique propre à toutes les cornemuses est bien audible et même développé de façon plus complexe que pour les cornemuses à bourdon."


I - La boha traditionnelle, du 19ème siècle à sa disparition.



Au 19ème siècle.



L'un des plus anciens témoignages provient d'un ouvrage écrit un peu avant le milieu du 19ème siècle par le Vicomte de Méthivier dans "De l'agriculture et du défrichement des Landes": "Les jours de fêtes, leur caractère s'égaie. Les danses, au son de la musette, du galoubet ou du chalumeau, viennent donner à la figure, alors enjouée, des landais des deux sexes, une vivacité, une animation extraordinaire". L'auteur écrit pour des lettrés et désigne les instruments par des mots que comprendront tous ses lecteurs. Ainsi "musette" remplace le nom "local" de la cornemuse (boha, bohausac), galoubet (flûte provençale) celui donné à la flûte à trois trous et chalumeau désigne vraisemblablement une clarinette rustique, de type caremèra, qui servait aussi à faire danser, d'après les témoignages recueillis par Félix Arnaudin.

Ce n'est qu'au milieu du 19ème siècle que des documents iconographiques précisent la nature de cette "musette". L'arrivée de la photographie de presse, de dessins issus de photographies et l'édition de cartes postales lèveront cette dernière ambiguïté dès la fin du 19ème siècle. Pour les cartes postales, la source documentaire principale est issue de l'inestimable travail fait par Ferdinand Bernède, né en 1869 à Arjuzanx et mort à Dax en 1963.

Dans la région de Casteljaloux, un autre photographe, Mondineu, publie, fin 19ème, des cartes postales dont trois représentent des bohaires. Les occasions de jeu de cet instrument sont clarifiées dans divers écrits de la fin du 19ème ou plus tardifs.

Ainsi son jeu harmonique et rythmique en fait un instrument très bien adapté au répertoire de danse landais; "Le bouhe qu'es hort dansante se saben le mia."2 déclare à F. Arnaudin, Cadét de Luglon." Elle était l'instrument type pour danser ce qu'on dansait alors, et les vieux vous diront qu'elle n'a jamais été remplacée pour donner le rythme de la danse du pays, 1e rondeau".

Dans son ouvrage3 L. Mabru, cite également son utilisation lors de "passe-rues" organisés lors de fêtes (manifestations félibréennes ou folkloriques, fêtes de villes, villages, quartiers) ou de rites, comme la promenade des bœufs gras, Carnaval, tournée des conscrits Dans ce cadre, festif et bruyant, la cornemuse défile en compagnie de tambours, de vielles, flûtes, fifres.

Ainsi, à la fin du 19ème siècle, la boha participe toujours pleinement à la vie sociale; instrument idéal pour interpréter les danses avec notamment les rondeaux, elle est de toutes les fêtes.


Quel domaine géographique et quel nom?



Cornemuse, musette, bohausac, bouhe, bounloure, bouhigo, tchalamine beaucoup de nom déjà cités pour nommer une cornemuse originaire des landes de Gascogne.


Carte des landes de Gascogne



Carte des landes de Gascogne et des appellations en Aquitaine d’après l’Atlas linguistique et divers dictionnaires (19ème et 20ème siècle).
L'enquête linguistique réalisée en Gascogne sous la Direction de Jean Séguy (professeur de l'Université de Toulouse) aboutit, en 1954, à la réalisation d'un Atlas Linguistique et ethnographique de la Gascogne dans lequel sont recensés les noms donnés en Gascogne à diverses actions, instruments en fonction de leur localisation géographique.

Ainsi, d'après l'Atlas linguistique, le mot bohaussac avec sa variante boha-au-sac était plutôt connu dans la Haute Lande (nord du département des Landes et landes girondines) et boha dans la partie centrale des landes (Petites landes, Marsan, Marensin, Brassenx). Le nom de bohica apparaît aussi mais très localisé à l'Armagnac. Quant à celui de bonlora, utilisé dans le Bazadais, une partie des landes girondines et des Petites landes d'après les enquêtes de L. Mabru et le témoignage de Gabriel Cabannes4 , il n'y est pas mentionné5.

Des sources écrites, plus anciennes, viennent compléter ces informations. - Le "Dictionnaire de la Grande Lande" de Félix Arnaudin, grand ethnologue de la fin du 19ème siècle.

- Le "Dictionnaire du béarnais et du gascon moderne" référentiel, publié en 1932-33 par Simin Palay écrivain béarnais.

- Le dictionnaire français-gascon de d'Estalenx définit pour cornemuse: bodèga (Gers), bodega, boha-au-sac (Landes), boha, carlamusa, corlamusa, gaita (montagne), pifre ("vieilli").

Pour conclure, l'ensemble des documents montre que la cornemuse des landes de Gascogne portait divers noms faisant le plus souvent référence au souffle, les plus fréquemment cités étant bohaussac et boha.

Son aire de répartition historique, pour une période qui va du début 19ème au milieu du 20ème siècle inclue La Grande Lande, les Petites Landes et l'Armagnac, des zones culturellement cohérentes. En terme départementaux, cette aire englobe la majeure partie de la Gironde, du centre et du nord des Landes, du sud du Lot et Garonne et du nord ouest du Gers.


Fin 19ème et Début 20ème, le déclin.



Bien quelle soit encore utilisée dans les campagnes landaises, à la fin du 19ème siècle la pratique de la boha décline.

Les écrivains ne sont pas tendres avec cet instrument passé de mode. Non seulement les bohas dégagent une odeur fétide, mais, finalement leur son ne semble plus si "harmonieux". Ainsi F. Arnaudin rapporte que "ça et là, accidentellement, geignait aussi la vielle, comme la cornemuse venue des Petites-Landes, assez peu prisée, en raison de l'aigreur de son timbre et de ses sons mal articulés" et G. Cabannes renchérit quelques années plus tard "La vielle aussi a été longtemps d'un usage courant pour les danses anciennes, les sons qu'elle émettait avaient quelque analogie avec ceux de la cornemuse dont elle avait le ton nasillard".

Entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, c'est toute une société qui change au détriment de ce qui fondait d'autres paysages et d'anciennes valeurs. Ainsi et sans prétendre être exhaustif, à partir de 1860, la Lande des marais cède la place aux pins, le berger devient résinier, les métayers landais y gagnent une certaine aisance financière, l'école obligatoire Jules Ferry lutte fermement contre les "patois" auprès des jeunes générations, l'instauration du service national obligatoire pour tous, loi du 7 juillet 1872 et suivantes, provoque un brassage inédit de jeunes adultes sur la France entière. Un peu plus tard, la guerre de 14/18 éliminera de la vie sociale presque toute une génération d'hommes en âge de perpétuer une culture et un art de vivre (plus de 67 000 morts en Aquitaine!). Dans cette période, tout concours à marginaliser et éliminer ce que la société d'alors considère comme archaïque ou rétrograde, comme des obstacles au "progrès", à l'amélioration des conditions de vie. Le "patois" et la boha en font partie.


Le milieu du 20ème siècle: Folklorisation et disparition.



Alors même que la vielle Lande et un art de vivre liée à la vie pastorale décline lentement. Voilà venu le temps du folklore, non pas celui qui est lié à la connaissance des traditions et des savoirs populaires, mais celui qui met en exergue quelques point d'identification assez exotiques, assez simples pour pouvoir servir de marqueur immédiat d'une culture. Avec ses échasses, ses vêtements en peau de mouton et sa petite cornemuse si particulière les Landes se prêtent facilement à la mise en scène de sa culture.

C'est dans ce sillage d'exotisme et de nostalgie que seront organisés pendant quelques années des concours de boha, entre 1888 et 1894 d'après les comptes rendus des journaux 6. Ces "compétitions" d'instruments de musique traditionnelle sont d'ailleurs dans l'air du temps et se retrouvent à l'identique en Bourbonnais, Auvergne, Limousin, à Paris pour l'exposition universelle de 1889. Mais, comme le remarque Lothaire Mabru7, parlant de la boha, "Il convient de ne pas se méprendre sur ces concours de cornemuse; les préoccupations qui les animent ne sont pas d'ordre uniquement musical - insérés dans le programme des fêtes locales - ces concours sont le fruit d'une stratégie commerciale et politique des notables locaux". Pour intéresser le public, presse et organisateurs forcent le trait et ces manifestations deviennent, pour quelques temps, l'attraction principale de fêtes locales. Ainsi le 19 août 1889, à Saint-Symphorien, un "Concours International de bounloures" rassemble, tout au plus, quelques bohaires du canton et le compte rendu des résultats, paru le 24 août 1889 dans le Conservateur du Bazadais, détaille complaisamment l'état de la dentition des musiciens! Le but n'est manifestement pas de valoriser et sauvegarder un patrimoine mais de "célébrer avant terme son enterrement" dit justement Lothaire Mabru dont les enquêtes montrent qu'à cette époque la boha animait encore des bals de campagne landais et ce jusqu'au début des années trente.

à l'orée du 20ème siècle, les échasses et la boha ont perdu leur fonction originelle et leur utilisation semble vouée à une disparition rapide. Pourtant et parce qu'elles portent le témoignage d'un monde révolu, ces deux symboles de la "Vielle Lande" serviront de base lors de la constitution des premiers groupes folkloriques landais. Pensez donc! Des hommes vêtus de peaux de mouton, juchés sur des échasses de bois, qui marchent, courent et dansent; dès leur création le succès fut immédiat. La formation utilisée lors des "passe-rues"-vielle, boha, flûte- constituera d'ailleurs l'ossature musicale des premiers groupes folkloriques landais.

L'un d'eux, "los basades", formé à Bazas en 1926 sur le "modèle" - échasses, peaux de bête et instruments de musique locaux – connaitra une renommée internationale. Le bohaire du groupe Guillaume Justin Benquet, dit Jeanty, parcourt toute la France et une partie de l'Europe avec sa boha. L'enregistrement8, fait lors d'un de ces déplacements, permet de connaître son style de jeu précis, nerveux, très rythmique et totalement dédié à la danse.

à la même époque, le docteur Robert Bezos, maire de Brocas et vice-président du conseil général des Landes, sera à l'origine des "Rondeleurs de Brocas", groupe qui représentera les Landes à l'Exposition universelle de Paris de 1937. Le cornemuseux du groupe, Jean Lestage, mort en 1952 et dernier bohaires de tradition connu, ne transmettra pas ses connaissances.

Exclue de la vie sociale par les changements de modes et l'arrivée de nouveaux instruments, la boha l'est finalement aussi des groupes folkloriques. Dès la fin des années trente, ces instruments cessent d'être utilisés, principalement remplacés par des accordéons diatoniques puis chromatiques.


II - Au milieu du 20ème siècle: le Renouveau de la boha



Les bases du renouveau



Au début des années 70 le folksong, touche la France. Cette vague musicale venue d'Amérique du Nord se diffuse rapidement par l'intermédiaire de clubs folks, de stages, de disques, de revues et de festivals. à l'origine très influencé par les musiques anglo-saxonnes, le folk "français" s'intéresse rapidement au folklore des provinces de France. C'est la base des grandes campagnes de collecte des années 70-80 où de jeunes passionnés explorent leur région à la recherche d'instruments oubliés, de répertoire, de témoignages sur les coutumes, les danses Un engouement parfois renforcé par l'implication de certains dans le renouveau de mouvements régionalistes9. Déparisianisé, le folk devient musiques traditionnelles.

En Gascogne, ces recherches permettent de retrouver une cornemuse qui n'était plus guère connue que par de rares témoignages et quelques vielles cartes postales10. La première boha est découverte en 1970/71, au Musée Paul Dupuy de Toulouse, par une équipe des Ballets Occitan, Pierre Corbefin et Max Bordenave. Peu après, c'est à Bourriot, dans la Petite Lande, que Pierre Corbefin et Jean-Pierre Cazade, musicien du groupe gascon Perlinpinpin fòlc, en trouvent une seconde avec ses anches.

Ces deux cornemuses ont servi de modèles à Alain Cadeillan, dit Kachtoun, de l'atelier de la Boîte à Folk11 à Agen et à Bernard Desblancs du Conservatoire occitan. Les premières copies fonctionnaient mais leur tonalité proche du si et leur gamme non tempérée semblait incompatible avec les instruments utilisés dans les groupes folks de l'époque, notamment les accordéons diatoniques.

Bien qu'ils aient souhaité rester proche des modèles initiaux, les facteurs décidèrent d'adapter la boha aux besoins des musiciens. D'autant qu'ils se posaient des questions sur la validité de leurs modèles: "Quant aux cotes relevées sur le premier spécimen, elles ne convenaient pas non plus:"Les trous (du pihet) étaient énormes. Parce qu'on l'a appris après aussi, ils bouchaient les trous à la cire, donc ça nous donnait pas grand chose. Et puis il n'y avait pas d'anches""12. Ainsi, Bernard Desblancs13, facteur de bohas, explique que " nous nous sommes progressivement écartés du modèle initial. La boha actuelle est le produit d'une lente évolution qui intègre des paramètres divers, issus de la réflexion des fabricants".


Conséquences organologiques et musicales.



Cette évolution immédiate du modèle originel est largement décrite et commentée. Ainsi, Lothaire Mabru14, chercheur et acteur du revival, indique que "Si la cornemuse gasconne actuellement re-fabriquée ressemble globalement aux cornemuses anciennes, un examen attentif révèle que les différences sont nombreuses.", et conclue " Tout cela pour dire que la bounloure ou la bouhe n'est pas la cornemuse landaise telle que nous la connaissons aujourd'hui...".

Quant à Bénédicte Bonnemason15, chercheuse et musicienne, le titre même de son article donne le ton ;: "La tradition réinventée de la cornemuse des Landes de Gascogne"! Et pars que par ailleurs il affirme que le maintien de celles-ci est aujourd'hui impossible si l'on tient compte du changement social et d'une nouvelle manière de concevoir le fait musical".

Tous les articles convergent vers un même constat que résume bien Lothaire Mabru: " le terme d'évolution est ici quelque peu usurpé: n'oublions pas qu'il y a rupture totale dans la transmission du savoir. On ne peut parler ici d'évolution, mais bien de recréation".

En fait les différences sont essentielles pour les musiciens: ainsi sa gamme tempérée est réglée sur le "la 440", la modification de tenue de l'instrument influe sur la dextérité et donne une fonction plus harmonique que rythmique au tube semi-mélodique, le changement de tonalité majeur-mineur permis par le brunidèir mobile a été favorisé, sinon inventé et résulte vraisemblablement des seuls choix initiaux.

Au delà de ces précisions techniques, la comparaison sonore d'une boha actuelle avec celle enregistrée par Jeanty Benquet ne laisse planer aucune ambiguïté, il s'agit bien de deux instruments distincts.


Modification de l'utilisation, géographie de son implantation / Conservatoire occitan



La volonté de jouer en groupe, toujours fondamentale aujourd'hui, nécessite un consensus autour de la tonalité et du "tempérament" des instruments; ce seront les premières modifications. Ainsi au début des années 1970, Kachtoun commence par fabriquer des bohas avec des anches en roseau dont l'organologie et la taille restent au plus près des modèles originaux, mais tempérées et en "do". Cette première étape d'adaptation se révèle vite insuffisante. Pour pouvoir jouer le répertoire à danser gascons avec des accordéons en "sol-do", les facteurs fabriquent des bohas tempérées "en sol"; un choix particulièrement judicieux puisque l'utilisation de ces bohas "en sol" reste largement majoritaire aujourd'hui.

Recréation en 1975, adaptation dans les années 1980 ces phases laisseront place à l'invention. Les problématiques de la redécouverte étant dépassées, la boha née du folk évolue au gré des besoins et les tonalités se multiplient, ré grave, sol, la, si, do, le nombre de trous augmente avec d'astucieux systèmes de bouchons mobiles afin d'améliorer ses capacités chromatiques. évolution des anches aussi, où le roseau traditionnel laisse la place au "plastique" ou à la fibre de carbone.

Adaptation, évolution pour rester dans le vocabulaire de la biologie il faut bien parler de mutation lorsque certains fabricants ajoutent des trous sur le "tube semi mélodique", à l'image de la samponha, pour en faire une cornemuse polyphonique ou que d'autre ajoutent un bourdon grave. Les seules limites étant alors liées à l'imagination des musiciens et aux capacités techniques des facteurs de "bohas", autant dire qu'elles sont pratiquement inexistantes. Peut-on encore parler de boha ;?

Les premières sont fabriquées à Agen, par Alain Cadeillan (Kachtoun), et au Conservatoire Occitan de Toulouse, par Roméro et Bernard Desblancs, pour des acheteurs liés au monde des musiques traditionnelles. La géographie de leur implantation varie donc suivant l'intérêt de musiciens dispersés un peu partout. Au début des années 90, la majeure partie des bohas fabriquées sonnaient en dehors du périmètre historique, avec une forte densité dans la région de Toulouse, lieu de fabrication où se donnaient aussi des cours réguliers dans le cadre des activités du Conservatoire Occitan de Toulouse.

Ce n'est qu'à partir de 2001 que la nomination d'un enseignant à l'école de musique des Landes et la mise en place de cours réguliers, à permis de commencer à réellement redonner vie à cet instrument dans son aire de jeu historique.


(1) Responsable du département de la musique et de la phonothèque du MuCEM, Direction scientifique du site "Cornemuses d'Europe et de Méditerranée" sur les collections de cornemuses du MuCEM.
(2) La bouhe est très dansante pour peu qu'on sache la "mener". (Exprimer dans son jeu ce qui donne envie de danser)
(3) MABRU Lothaire, "La cornemuse des Landes de Gascogne", Centre Lapios 1986.
(4) "La musette avait des noms divers la bouhe, la bounloure, la tchalamine". Dans "Les Petites landes et le canton de Roquefort", G. Cabannes, 1950.
(5) Vraisemblablement parce que le travail fait par Lothaire Mabru est localisé et beaucoup plus précis sur ces zones que l'enquête générale de Jean Séguy.
(6) La cornemuse des Landes de Gascogne, L. Mabru, Centre Lapios 1986 p: 12
(7) La cornemuse des Landes de Gascogne, L. Mabru, Centre Lapios 1986
(8) Landes de Gascogne, la Cornemuse, collection Ocora / Radio France. 1996. enregistrement retrouvé par Lothaire Mabru.
(9) En Gascogne la plupart de ces musiciens deviendront des militants occitans très actifs dans le milieu associatif.
(10) Collections éditées par Ferdinand Bernède d'Arjuzanx, Duberger et Dupin de Casteljaloux, Marcel Delboy de Bordeaux, bromotypie Gautreau de Langon. Ces témoignages couvrent une période qui va de la fin du 19ème siècle au milieu du 20ème .
(11) Les musiciens de Perlinpinpin fòlc avaient monté la Boîte à Folk, tout à la fois lieu de rencontre, de vente de disques et d'atelier. Jean Pierre Cazade y fabriquait dulcimers et épinettes, Alain Cadeillan des flûtes à trois trous, des fifres et des bohas
(12) Citation tirée de La tradition réinventée de la cornemuse des Landes de Gascogne, Bénédicte Bonnemason, Pastel n°25, juillet-août 1995.
(13) Bernard Desblancs, facteur de cornemuse gasconne, Luc Charles-Dominique, Pastel n°25, juillet-août 1995.
(14) De la bounloure à la cornemuse gasconne, Lothaire Mabru, Pastel n°25, juillet-août 1995.
(15) La tradition réinventée de la cornemuse des Landes de Gascogne, Bénédicte Bonnemason, Pastel n°25, juillet-août 1995.